Fumée d’encens

Quand on plonge dans la fournaise le matin, assaillie par le bruit, les odeurs, les couleurs on regarde ébahi le désordre indescriptible de cette grande ville qu’est Delhi.
Le mouvement est partout incessant, le travail souvent harassant, tout se transforme, se transporte, se recycle  dans des espaces parfois juste trop petits.

 

 

Et pourtant la poésie est là dans ces petites volutes de fumée d’encens au coeur des charrettes de fruits, dans les temples des rues, dans les boutiques, partout où il est possible de planter ces fameuses petites baguettes sans cesse remplacées par des mains anonymes.
Elles dessinent d’éphémères tableaux, des nuages délicats virevoltent au moindre souffle d’air, témoins de rites ancestraux qui nous captivent et nous étonnent. Souffle de santal, d’opium ou de jasmin qui arrive jusqu’à moi, souffle de rêve qui vous fait arrêter un instant pour savourer ce moment unique qui s’incruste dans votre mémoire et qui fait que plus jamais vous ne sentirez ces odeurs sans vous rappeler OU.